J'ai entendu beaucoup de caricatures à propos des écolos – nous en avons l'habitude. En 2014, le maire de Grenoble, Éric Piolle, avait supprimé 90 % de la publicité sur son territoire et le grand Jacques Séguéla, ce visionnaire, avait dit que c'était criminel et que cela représentait « un début de dictature » – nous venons d'entendre ici à peu près les mêmes arguments, en plus inspirés. Depuis, pourtant, la ville a été jugée plus belle et le maire a été brillamment réélu en 2020.
Si l'aspect sanitaire et la prévention de l'addiction des enfants aux écrans ne vous intéressent pas, si l'effet énergivore, si la nécessité d'exemplarité ne vous inspirent pas, si la beauté de nos villes vous indiffère – j'ai entendu parler des éoliennes, mais pour ma part je trouve ces installations très jolies, et en tout cas beaucoup plus majestueuses que des panneaux quatre par trois –, j'ajoute un dernier argument mis en avant par ce fervent libéral qu'est Séguéla : ce sont les grands groupes qui profitent de la publicité. Tout le monde ne peut pas s'offrir de la publicité lumineuse, qui est plus chère et donc facteur de concurrence déloyale et de destructions d'emplois. Il suffit de comparer les moyens dont disposent les grands groupes comme Amazon avec ceux d'une petite librairie qui vend les mêmes livres au même prix mais, elle, paie ses impôts !
Je vous invite donc à revoir votre raisonnement et à tirer profit de l'expérience réussie de Grenoble. Si vous voulez réellement trouver un compromis, comme le souhaite également la rapporteure, ne supprimez pas cet article unique ! Poursuivons le débat !