J'étais chargé des politiques publiques et des relations avec les gouvernements mais je parlais aussi beaucoup à la presse dans toute l'Europe et ailleurs dans le monde. J'étais donc facilement identifiable et identifié à cette société. Lorsque j'arrivais dans une gare ou un aéroport, devant lesquels stationnent de nombreux taxis dans l'attente d'une course, je leur apparaissais comme le patron d'Uber Europe. J'ai donc été conspué, bousculé, frappé, insulté. J'ai reçu de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux. Tout cela devenait assez inquiétant.
Uber, en tant que société, en tant que start-up, en tant qu'entreprise responsable de tant de violence, au lieu de calmer le jeu, de suspendre le service illégal UberPop et de s'asseoir autour d'une table avec les représentants des taxis, m'a affecté des gardes du corps. Je n'en veux pas à ces chauffeurs de taxi d'être devenus un peu violents, car ils étaient paniqués. Ils se sont dit : « Cette société, aucun gouvernement seul ne peut y faire face ».
Voilà pourquoi Uber, sans doute pour des raisons d'assurance, m'a obligé à avoir un garde du corps. J'avais une vie de caïd, circulant en Mercedes aux vitres blindées avec un garde du corps. Tout cela n'avait rien d'honorable. J'ai donc fini par partir.