Je parlais effectivement d'une « marche forcée » vers la sortie pour des détenus radicalisés, dangereux, car c'est ce qui est ressorti des auditions. Il y aurait une volonté, pas nécessairement de l'administration pénitentiaire mais au niveau politique, d'accompagner, dans une démarche de réinsertion, des personnes vers la sortie, quitte à passer sur certaines choses. Est-ce la raison qui pourrait expliquer que si peu d'éléments ont été relevés dans le logiciel Genesis les derniers jours avant l'agression ? Le processus administratif suppose-t-il de remplir correctement les cases, de sorte que les feux passent au vert pour gagner l'étape suivante ?
Je ne peux pas entendre que le comportement de Franck Elong Abé lui permettait d'aller vers un emploi et une sortie, comme s'il était un bon élément : tous les auditionnés, notamment les syndicats de gardiens, l'ont décrit comme une personne dangereuse, qui s'était radicalisée : il laissait pousser sa barbe, refusait de parler aux femmes. Nous avons par ailleurs appris que des menaces de mort avaient été proférées la veille du drame. Si ce type de comportement permet d'accéder à des emplois dans les centres pénitentiaires et d'aller vers une sortie en bonne et due forme, je trouve cela très inquiétant.