Il n'y a pas de « marche forcée » vers l'octroi à tout prix de plus en plus de liberté ou d'avantages au sein de la détention, quel que soit le comportement d'un individu. De fait, les textes donnent pour mission à l'administration pénitentiaire d'assurer la garde et la réinsertion. Franck Elong Abé devait sortir en 2023, très peu de temps après la date de l'assassinat qu'il a commis. Il a pu sortir de l'isolement et obtenir un travail parce que son comportement le permettait : à ma connaissance, les CPU n'ont jamais conclu qu'il ne pouvait pas bénéficier d'une sortie d'isolement ou d'un emploi ; l'évaluation pluridisciplinaire de son évolution en détention permettait de le sortir d'isolement et, manifestement, de le classer. Toutes les décisions ont été prises, non pas à marche forcée – je ne souscris pas à cette formulation –, mais à l'aune de l'évaluation de sa dangerosité et de l'évolution de son comportement en détention.
S'agissant de Genesis, le renseignement pénitentiaire n'en est qu'un utilisateur : il n'écrit pas dans le fichier et n'a pas le moyen d'y effacer quoi que ce soit. Nous ne savons pas si l'effacement des données est possible, car nous ne sommes pas administrateurs du système.