Pas plus que le DLRP, je n'ai les compétences pour juger de la nature des troubles qu'aurait pu présenter Franck Elong Abé. Je constate simplement qu'il a fait l'objet de placements dans des hôpitaux psychiatriques au cours de sa détention et il me semble, sous réserve de vérification, que cela a également été le cas avant qu'il soit incarcéré, lorsqu'il était plus jeune : j'en déduis qu'il présentait sans doute des troubles.
Pour ce qui est de l'éventualité d'un placement en QER, qui est l'une des questions importantes soulevées notamment par l'Inspection générale de la justice, je rappelle que le service national du renseignement pénitentiaire (SNRP) ne prend pas de décisions en la matière ; il n'a pour mission que de fournir les éléments utiles à ceux qui doivent les prendre. Je n'ai donc pas de jugement à porter sur le fait que ce détenu ait ou non été placé en QER. C'est ma doctrine d'emploi. En tant que chef de Cirp, je ne peux pas vous donner mon avis. En revanche, en tant que DSP, lorsque je vois un individu qui revient de zone de guerre où il a combattu dans les rangs des talibans et qui, en détention, est très ancré dans une pratique très rigoriste de la religion, mon évaluation de sa radicalisation est déjà faite sans qu'il soit forcément besoin d'un passage en QER. Je le répète cependant : en tant que chef de Cirp, je n'ai pas à juger du fait qu'il soit ou non passé en QER.