Intervention de Olivia Grégoire

Séance en hémicycle du jeudi 30 mars 2023 à 9h00
Lutte contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux — Présentation

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme :

Si quelqu'un m'avait dit, il y a dix ans, que j'aurais un jour l'honneur de monter à cette tribune en tant que ministre pour prononcer le nom de Nabilla Benattia, je ne l'aurais pas cru, sans savoir au juste ce qui m'aurait paru le plus incroyable : le fait d'être ministre ou le fait d'être ici, devant la représentation nationale, à parler de Nabilla ?

Mais le monde est ainsi. En dix ans, la politique s'est ouverte à de nouvelles personnalités et la société, à de nouveaux horizons. Il y a dix ans donc, presque jour pour jour, la France entière faisait la connaissance de Nabilla, qui s'inquiétait de ne pas avoir de shampooing. À l'époque, on se moquait ; aujourd'hui, elle est prise très au sérieux, comme de nombreux autres influenceurs, par tous les experts en opinion publique, qui savent que leurs prises de parole peuvent avoir des effets massifs, décisifs, sur la décision d'achat de pas moins de 42 millions de nos compatriotes.

La vie évolue parfois plus rapidement que la vie politique, vient de dire justement le président Kasbarian. Il n'est donc pas nouveau que des célébrités se fassent les ambassadeurs d'une marque ou d'une entreprise. Ce qui est nouveau, c'est la manière dont la publicité s'invite chez les gens. Les réseaux sociaux ont créé un canal de publicité aussi révolutionnaire, en réalité, que l'installation de la télévision dans nos foyers. Avec une instantanéité dont tous les publicitaires ont bien compris l'enjeu, 42 millions de Françaises et de Français achètent et ont acheté l'an passé sur internet. Plus de 22 millions le font par l'intermédiaire de leur téléphone, et je pense ne pas trop m'avancer si j'émets l'hypothèse qu'il s'est même déjà trouvé une ou un député qui a fait ses courses depuis l'hémicycle. Comme je ne veux froisser personne, nous dirons qu'une telle scène a forcément dû avoir lieu pendant la précédente législature, certainement lors d'une suspension de séance, à n'en pas douter sur une plateforme française, et pour un article absolument indispensable, c'est évident.

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