Monsieur le directeur général, vous avez la responsabilité d'un domaine essentiel pour la consolidation de la souveraineté de l'Europe. La conquête spatiale est au cœur de nos priorités depuis le début de la construction européenne et elle doit le rester. Face à de nouveaux enjeux toujours plus complexes, face à une concurrence internationale toujours plus féroce et face à l'arrivée de nouveaux acteurs toujours plus infatigables, nous ne devons pas perdre la boussole de nos ambitions.
La concurrence internationale est féroce. Dans de nouveaux pays, des acteurs économiques s'intéressent de plus en plus au domaine spatial, certes pour des raisons différentes mais, depuis plusieurs années, les ambitions militaires sont de plus en plus assumées. La Chine, devenue un acteur majeur, envisage d'envoyer en orbite sa station spatiale, avec l'aide de la Russie. L'Inde poursuit le développement de ses capacités.
La question de la privatisation de l'espace doit nous mobiliser. Depuis plusieurs années, de nouveaux acteurs privés ont fait de la conquête spatiale leur priorité, telles l'entreprise SpaceX, qui nous est utile, et d'autres détenues par de grandes fortunes. Face à cela, nous plaçons beaucoup d'espoir dans le programme Artemis, auquel nous participons aux côtés des États-Unis, du Canada, du Japon et d'autres partenaires commerciaux. Quelle place entend y occuper l'ESA dans les années à venir ? Quelle stratégie compte-t-elle mettre en œuvre pour consolider des coopérations entre des pays membres de l'Union européenne ?
Enfin, je vous pose une question que beaucoup de nos compatriotes se posent : Thomas Pesquet marchera-t-il prochainement sur la Lune ?