Intervention de Sayah Baaroun

Réunion du jeudi 2 mars 2023 à 14h35
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Sayah Baaroun, secrétaire général du syndicat des chauffeurs privés :

Je vous remercie de poser cette question. Nous avons entamé des procédures avec les chauffeurs Uber dès la fin de l'année 2015 et le début de l'année 2016 pour requalifier leur contrat commercial en contrat salarié. D'ailleurs, vous étiez présent, monsieur Peu, lors d'une mobilisation en janvier 2016, de même que le cabinet TTLA. Nous avions travaillé par vagues de dix procédures. Une seule d'entre elles, sur un total de 300 ou 400 vagues, a effectivement permis à un chauffeur d'obtenir une indemnité comprise entre 12 000 euros et 28 000 euros. Cependant, le cabinet d'avocat a fait appel car il demande entre 200 000 euros et 300 000 euros par chauffeur. Ces dossiers étaient très solides car les chauffeurs conduisaient entre dix et douze heures par jour tous les jours de la semaine.

Cependant, l'ensemble des autres procédures ne progresse pas à Paris. La situation de certains collègues de Lyon a cependant évolué beaucoup plus rapidement qu'à Paris. De plus, la société Uber a adhéré au Medef de Paris : peut-elle y exercer une influence ? Je n'en sais rien. En outre, à Paris, nous sommes confrontés à des procédures de départage, lorsque les deux juges ne sont pas d'accord sur un dossier au conseil de prud'hommes. Or la procédure de départage s'étend sur dix-huit mois, ce qui est particulièrement long, et ce qui a conduit d'ailleurs certains chauffeurs à la faillite pendant la crise du Covid-19. Au total, la procédure est d'une durée moyenne de sept ans à Paris.

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