Nous avons noté que les affaires d'ingérence étrangère étaient peu nombreuses par rapport au nombre total de dossiers que vous instruisez. Ces huit affaires qui impliquent des États étrangers ou des structures proches d'eux sont-elles liées à des personnalités politiques ou des partis politiques français ? Ou bien concernent-elles des cibles plus larges, en lien notamment avec le prosélytisme de certains mouvements religieux sur notre territoire ?
On peut aussi penser à des structures criminelles qui voudraient exercer une pression sur la société française. Dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2023, j'ai consacré la partie thématique de mon avis sur la mission Sécurités à l'activité de l'Office antistupéfiants (Ofast). L'audition très intéressante de sa directrice et de ses équipes a mis en évidence la puissance croissante de cartels de la drogue tentaculaires, dont les bases arrière peuvent se situer en Amérique du Sud ou au Proche-Orient. Certains d'entre eux sont prêts à mener des actions criminelles de plus en plus impressionnantes – qui vont jusqu'à des projets d'enlèvements d'autorités ou de membres de leur famille aux Pays-Bas.
Des organisations criminelles de ce type apparaissent-elles dans les dossiers dont vous avez à traiter qui comportent une dimension d'ingérence étrangère ?