Nous portons une très grande attention à la sécurisation du traitement des affaires sur lesquelles nous travaillons. Je suis très vigilant en ce qui concerne les dispositions qui doivent être prises pour éviter les fuites. En outre, les magistrats, les greffiers et les assistants de justice qui travaillent avec moi exercent une responsabilité et ne peuvent pas jouer avec elle.
Lorsque des informations paraissent dans les médias, la première réaction est toujours de dire que la fuite provient du PNF. Mais nous ne sommes pas les seuls à travailler sur ces dossiers. Les enquêteurs y ont accès et un certain nombre d'acteurs périphériques peuvent disposer de documents. Nous ne pouvons pas garantir l'étanchéité de l'ensemble du dispositif – je dis bien : l'ensemble. Nous savons aussi – et j'en ai la preuve dans quelques cas récents – que les parties civiles s'affranchissent parfois du secret et divulguent aux médias des éléments puisés directement dans le dossier, notamment dans le cas d'informations judiciaires menées par des juges d'instruction. Je peux vérifier à quel moment une victime qui s'est constituée partie civile a eu accès au dernier état du dossier, et je peux très régulièrement faire le parallèle avec la publication de documents par les médias.