Notre réflexe est de vérifier si les faits révélés peuvent être constitutifs d'infractions susceptibles de relever de notre compétence tant matérielle que territoriale. S'il s'agit d'un élu français, il est certain que nous nous y intéresserons.
La démarche est systématique à l'égard des informations recueillies par le biais des médias et des réseaux sociaux, avec toutes les réserves et le recul que ces derniers justifient. Il nous appartient d'écarter le soupçon d'instrumentalisation des autorités judiciaires – nous avons constaté plus d'une fois la tentation d'instrumentaliser le PNF à des fins politiques. Souvent, le PNF est obligé d'intervenir même s'il considère que le sujet ne relève pas nécessairement de sa compétence première.
Par principe, un parquet va regarder et, à l'issue d'une première analyse, décider s'il y a matière à déclencher une enquête. Nous ne sommes pas un organe partisan. Nous devons faire notre travail avec l'objectivité et le recul qui caractérisent l'autorité judiciaire. Nous devons à la fois éviter de tomber dans le panneau et ne pas passer à côté d'une infraction. À cet égard, il est très utile de pouvoir compter sur le regard de mes collègues et de confronter nos analyses.