Les raisons sont simples. Nous avons la Manche, l'océan Atlantique, la Méditerranée : nous sommes une puissance maritime et il me semblait important d'utiliser ce potentiel. Bien évidemment, si j'avais été le Premier ministre de la Hongrie, je n'aurais pas misé sur l'éolien offshore. Politiquement, je sentais monter la polémique autour de l'éolien sur site. Le président Giscard d'Estaing était déchaîné contre l'implantation d'un parc éolien dans la région des châteaux de la Loire. J'ai donc privilégié l'éolien offshore, pensant atténuer ainsi les nuisances sonores et visuelles. J'assume cette décision. À l'époque, il m'aurait semblé fou de ne pas profiter du potentiel maritime de notre pays. J'adore la région, la route des océans est une des plus belles qui soient, et j'étais très soucieux de ne pas l'abîmer mais je reconnais avoir sous-estimé la nuisance visuelle. Je continue néanmoins à croire en l'avenir de l'éolien offshore. Malheureusement, on ne peut pas éloigner davantage les installations des côtes, car il faut les appuyer sur des rochers.
C'était un choix politique qui répondait à la géographie de notre pays. Le photovoltaïque posait le problème de l'argent qui partait en Chine, le solaire était difficile à stocker, les éoliennes faisaient polémique : il paraissait difficile de ne pas tenter l'offshore. Cela me semblait évident. Je dis que c'est une décision de Président de la République aussi parce qu'elle engage tant le paysage et l'écosystème qu'elle ne pourrait être prise par le seul ministre de l'environnement ou le ministre de l'industrie. D'ailleurs, il a fallu trois présidents de la République pour que le projet aboutisse enfin, sous la présidence de M. Emmanuel Macron.