J'ai été très déçu par notre échec à Abou Dabi. Je l'ai vécu de près : avec Mohammed bin Zayed, prince héritier à l'époque, nous avons fait beaucoup de choses, notamment le Louvre Abou Dabi, d'après une idée de Jacques Chirac, l'ouverture de la base militaire que personne n'a proposé de fermer depuis lors, et l'ouverture d'une antenne de la Sorbonne. Après notre échec, Mohammed bin Zayed m'a dit que le système des Coréens était 35 % moins cher et plus adapté. Était-ce la vérité ? Je l'ignore. Aux responsabilités comme aux élections, on ne gagne pas toujours.
Y avait-il des rivalités ? Oui. M'agaçaient-elles ? Oui, comme d'autres. Aurais-je pu changer les choses plus tôt ? Peut-être, mais la situation n'était pas facile, puisqu'il y avait Areva, EDF et Suez. Devais-je décapiter Areva ? Lorsque la situation est devenue intenable, j'ai renvoyé Mme Anne Lauvergeon. Quant à Alstom, si un acteur politique a agi pour cette entreprise, je crois être celui-là, et je n'ai pas apprécié sa disparition.
Oui, il y a eu des rivalités. Imaginez que vous êtes Président de la République…