D'après vous, nous avons échoué à remporter l'appel d'offres nucléaire d'Abou Dabi en 2009 parce que notre offre était inadaptée et trop ambitieuse. Pourtant, la puissance de la centrale coréenne est proche de celle que nous proposions. Le projet français était bien parti pour être sélectionné.
D'après certains observateurs, le principal problème du projet français était la rivalité entre les entreprises françaises et leur défaut d'unité. En matière nucléaire, avez-vous eu des difficultés à faire travailler les géants français ensemble ? N'avez-vous pas eu parfois l'impression que nous faisions preuve de naïveté face à des Chinois, des Américains, des Russes et des Japonais qui avancent de façon un peu plus coordonnée ?
Vous avez dit de la décision de Lionel Jospin d'arrêter Superphénix que c'était « une folie ». Vous auriez pu relancer le projet. Pourquoi ne pas l'avoir fait ?
S'agissant des ressources humaines, la filière nucléaire peine à recruter depuis une vingtaine d'années, en raison du manque de perspectives qu'elle offre et de son image. De nombreux savoir-faire ne sont plus maîtrisés, des compétences sont perdues. Qu'avez-vous fait pour remédier à ce problème ?