Je me permets de revenir sur la notion de « haut du spectre », qui ne correspond pas à une qualification opérationnelle dans le cadre des travaux du GED. Les individus que nous considérons comme potentiellement radicalisés, avec un caractère violent, sont inscrits au FSPRT. Parmi eux, les détenus islamistes sont évidemment suivis de près.
Le parcours carcéral relève du suivi étroit que j'évoquais. C'est la raison pour laquelle les cas des détenus sont évoqués en GED, y compris pour ceux qui sont libérables à très longue échéance. Nous ne sommes pas strictement focalisés sur la sortie, même si un nombre croissant de détenus radicalisés et condamnés pour terrorisme sont en train de sortir de détention. C'est une problématique de plus en plus importante dans les GED, car c'est maintenant que nous devons décider du meilleur dispositif de suivi au moment de la sortie et qu'il m'appartient, en tant que préfète de police, de prendre ces décisions.
Je vous confirme que le suivi de M. Elong Abé en milieu carcéral était l'une de nos préoccupations. Je n'ai pas d'appréciation à porter quant à ce que l'administration pénitentiaire a décidé de lui accorder en détention car ce n'est pas le rôle du GED. Je ne me souviens pas d'avoir débattu de son statut au sein de la détention. Il est certain, en revanche, qu'aucun d'entre nous n'a jamais eu la moindre connaissance d'un acte préparatoire à l'agression de M. Colonna. À aucun moment de tels éléments n'ont été évoqués dans le cadre du GED, qui nous auraient conduits à considérer qu'un risque de passage à l'acte en détention existait, notamment contre M. Colonna. Je suis très claire et affirmative car, dans le cas contraire, je m'en serais parfaitement souvenue.