Il s'agit d'un amendement d'appel sur un sujet important : l'héritage réel et concret des Jeux pour les habitants.
Comme l'a encore rappelé tout à l'heure Mme la rapporteure pour avis, les Jeux étaient censés nous laisser pour l'avenir un héritage en matière écologique. Mais pour les enfants du groupe scolaire Pleyel-Anatole-France, l'héritage sera plutôt composé de retards de développement et de maladies chroniques, et pour cause : tout à côté de cette école qui comprend une maternelle et une primaire, on a construit un immense et magnifique échangeur routier, financé par l'argent public à travers la Solideo. Les enfants seront donc directement exposés aux particules fines et autres émissions polluantes des véhicules qui l'emprunteront – rien de moins que 10 000 à 30 000 véhicules chaque jour. Exposer, sacrifier ainsi des enfants, ce n'est ni l'essence, ni l'esprit de l'olympisme.
La Solideo n'a écouté personne : ni les riverains, ni les parents d'élèves, ni l'autorité environnementale, ni même l'Unicef, qui prend désormais cet exemple pour illustrer l'injustice sociale dans l'exposition aux polluants. On sacrifie toujours les plus précaires, mais cela ne vous touche manifestement pas beaucoup. Nous avons tenté de proposer une modification du code de l'urbanisme pour interdire la construction d'axes routiers à fort trafic à proximité d'une école – et réciproquement –, mais nos amendements ont été jugés irrecevables. Par cet amendement d'appel, nous demandons donc simplement que le rapport prévu à l'article 16 évalue les conséquences sanitaires de l'échangeur routier de Pleyel, afin d'assurer, au moins, la transparence auprès des familles. Nous espérons que la coalition présidentielle saura tirer les leçons de l'échec sanitaire et écologique que constitue l'organisation des Jeux.