L'article 1er prévoit donc la création d'un centre de santé spécifique, dédié à la prise en charge des athlètes et de leurs délégations. Certes, c'est nécessaire – et c'est pourquoi nous voterons cet article –, mais ce n'est pas suffisant. Nous ne pouvons examiner cet article 1er sans alerter sur la situation globale de nos services de soins, exsangues, à court de moyens humains et financiers.
Nos hôpitaux publics ne tiennent aujourd'hui que grâce au dévouement du personnel soignant. La triple épidémie de covid-19, de bronchiolite et de grippe a encore aggravé une situation déjà intenable. Elle a confirmé l'état de défaillance structurelle de nos hôpitaux. À trop tirer sur la corde, elle finira par craquer.
Les Jeux olympiques et paralympiques réuniront plus de 10 millions de visiteurs en plein été, à une période où la pénurie de personnel est encore plus criante que pendant le reste de l'année : en août dernier, un service sur cinq était en danger de fermeture par manque de personnel dans notre pays. À titre d'exemple, dans mon département, les urgences de l'hôpital de Manosque ont fermé de dix-huit heures trente à huit heures trente pendant vingt-huit jours d'affilée – je parle ici d'un service d'urgences qui couvre un bassin de population de 60 000 habitants, et le double en période estivale.
À moins de 500 jours des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, il est urgent d'évaluer l'ampleur de l'accueil qu'auront à assumer les hôpitaux concernés ainsi que les moyens qu'ils devront y consacrer, afin d'en tirer les conséquences. Mercredi dernier, le ministre de la santé et de la prévention évaluait à 5 % l'augmentation de la fréquentation des services d'urgences pendant les Jeux olympiques. D'où tire-t-il ce chiffre ? Quel est son plan pour faire face à cette hausse de la fréquentation ? La représentation nationale a besoin d'être éclairée sur ces points. L'anticipation est en effet absolument nécessaire, alors qu'elle n'a pas toujours été le point fort des ministres de la santé successifs depuis 2017, c'est le moins que l'on puisse dire.