Hier matin, je suis allé rencontrer la direction et les ouvriers salariés de l'entreprise Rinaldi Structal, leader de la façade haute technologie en aluminium, située à Pinon, près de Laon, dans mon département de l'Aisne. Après avoir souffert de la crise du covid, puis de la crise énergétique en même temps que de la hausse des matières premières, ce sont 80 salariés qui voient aujourd'hui leur usine menacée de fermeture.
Monsieur le ministre, cette entreprise est un fleuron de notre industrie ; nous lui devons les façades du bâtiment dans lequel vous travaillez, mais aussi la pyramide du Louvre, le musée du Quai Branly, l'Opéra Bastille ou encore la rénovation de la tour Pleyel, bientôt transformée en hôtel pour les Jeux olympiques de Paris de 2024.
Allez-vous dire à ces salariés que leur savoir-faire peut demain tomber dans l'oubli, que mon département, déjà fortement touché par les crises et le chômage et la perte d'habitants, doit encore voir disparaître une unité de production alors que l'entreprise fonctionne, qu'elle exporte et qu'elle a même pour projet d'embaucher ? Les salariés sont motivés ; ils ont sacrifié leurs congés et leur vie de famille pour bosser plus. Votre « quoi qu'il en coûte » n'est peut-être plus d'actualité, mais il faut sauver cette entreprise, parce que son carnet de commandes court déjà jusqu'à l'année prochaine.
La souveraineté industrielle que vous défendez doit être bien plus que des mots ou un simple concept, elle doit se concrétiser en actes forts. Qu'avez-vous l'intention de faire pour toutes ces PME souvent inconnues du grand public mais au savoir-faire incomparable ?