Monsieur le ministre délégué chargé de l'industrie, le territoire de Lavelanet, Laroque d'Olmes et Mirepoix, en Ariège, est un des plus sinistrés de France. Cependant, victime de la crise industrielle du textile qui a occasionné la perte de plusieurs milliers d'emplois industriels, c'est aussi un bassin qui fait preuve de résilience et qui peut compter sur l'appui et le dynamisme de la région Occitanie, du département et de ses intercommunalités.
Cette résilience a permis notamment à nos entreprises de s'adapter et de réagir rapidement pendant la crise sanitaire. En se réinventant pour mettre à profit leur savoir-faire et leur expertise dans le textile, elles ont su produire rapidement masques, blouses et autres produits qui faisaient alors cruellement défaut. Car la pandémie a mis au jour une cruelle réalité : la désindustrialisation massive de notre pays, notamment en ce qui concerne les produits stratégiques. À cet égard, l'exemple de la pénurie de masques et de blouses est frappant bien sûr, mais il en va de même pour les médicaments et pour les composants électroniques.
Ces entreprises qui ont assuré les livraisons en urgence quand nous en avions le plus besoin, ces entreprises qui représentent l'avenir des filières traditionnelles dans nos territoires ont été écartées de la commande publique une fois la crise terminée, comme si rien ne s'était passé. Et alors même qu'elles proposent une fabrication durable, respectueuse des exigences environnementales, elles ne peuvent pas concurrencer, lors des appels d'offres émis par les administrations, des entreprises étrangères qui cassent les prix en proposant des produits non réutilisables, jetables, de mauvaise qualité et fabriqués dans des conditions discutables.
En Ariège, les exemples d'entreprises victimes de cette situation ne manquent pas : Biotex, Tissages Cathares, Sage… Ces entreprises et d'autres encore offrent une réelle capacité de développement industriel et de création d'emplois dans un département qui en manque cruellement.
Monsieur le ministre délégué, au nom de ces entreprises et de leurs salariés, je vous demande dans quelle mesure l'État peut soutenir nos industries dans un objectif de souveraineté industrielle.