Madame la Première ministre, nous le savons désormais, nous n'avons plus rien à attendre du Président de la République : ni sincérité, ni respect, ni écoute des Français, ni considération du Parlement. Comme une gifle supplémentaire, vous avez acté hier avec un nouveau 49.3 l'ampleur du mépris que vous portez à la France, aux Français et à leurs attentes. C'est évidemment la fin d'une certaine idée de la démocratie parlementaire ; c'est surtout la négation du peuple français et de la volonté populaire.
Hier, sans aucun doute, vous avez prouvé que le pouvoir est aujourd'hui représenté par un seul homme et par une seule idéologie dans notre pays. Avec cynisme, vous avez saisi le Conseil constitutionnel, comme si le Gouvernement était la partie la plus lésée dans cette affaire. Faut-il rappeler que ce sont les Français qui sont aujourd'hui lésés ? Les députés indignés de l'Assemblée nationale ne sont dupes de rien. Vous ne gouvernez plus, vous imposez. Contente de vous, vous revendiquez même la victoire.
Votre projet de loi n'a aucune légitimité politique. Vous avez tout raté : la bataille de l'opinion politique, les concertations, le passage devant l'Assemblée nationale, et même le deal véreux avec une fausse opposition en échange de quelques sorties d'autoroute !