Quoi qu'il en coûte à la démocratie, le Président de la République ignore de façon coupable les circonstances de son élection, et vous-même méprisez le parlementarisme de fait issu des urnes et l'exigence de démocratie continue des Françaises et des Français. Au diable les « si nécessaires » discussions sur la place du travail dans nos vies, les inégalités sociales et la précarité, l'emploi des seniors, l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la crise écologique et le changement climatique.
Le front syndical est uni et déterminé mais, quoi qu'il en coûte, vous persistez à l'ignorer et à le tenir en mépris : la porte du Président de la République demeure obstinément fermée aux syndicats. En les ignorant, vous prenez le risque inconsidéré de disqualifier le dialogue social et les organisations syndicales et de laisser prospérer partout dans le pays les formes les plus désorganisées et probablement aussi les plus brutales de la contestation.
La mobilisation de la rue est massive. Et, quoi qu'il en coûte, depuis des semaines, vous l'ignorez. Il y va pourtant de la confiance dans la démocratie représentative, déjà si fragile et toujours plus boudée dans les urnes. Il y va du crédit qu'on accorde à celles et ceux à qui les Français donnent la charge de leur destin. Il y va, de ce fait, de la voie que, collectivement, vous pavez à l'extrême droite, sans plus vous en cacher, au mépris du front républicain qui a élu le Président de la République.