Ils savent où réside la violence, la vraie : pas dans des autocollants placardés sur une permanence, mais dans le fait d'imposer deux ans ferme, de briser, d'user, d'épuiser encore davantage les corps et les nerfs.
Comme à chaque fois, vous vous servez de la police pour répandre le dégoût. En quelques jours, on a vu poindre le spectre des gilets jaunes dans le maintien du désordre. Jeudi soir, 97 % des personnes interpellées ont été relâchées sans poursuites ; 1 400 gardes à vue ont été prolongées inutilement, sans compter les jeunes manifestants humiliés, agenouillés le dos au mur et les mains sur la tête, les charges violentes et injustifiées, les nasses et les fouilles arbitraires.