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Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du mercredi 8 mars 2023 à 13h35
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Votre rapport présente le développement de l'énergie nucléaire comme une opportunité unique pour faire bénéficier l'ensemble des pays de l'Union une énergie décarbonée, à faibles coûts, induisant un avantage compétitif conséquent pour l'ensemble des entreprises européennes.

Le point de vue développé est que l'énergie nucléaire est l'un des outils qui permet d'atteindre les objectifs climatiques pour produire de l'électricité de base et garantir la sécurité et l'approvisionnement sans émissions de CO2. Il donne à voir l'opportunité de nouveaux projets nucléaires basés sur des technologies innovantes et l'exploitation de centrales existantes. Il énonce incidemment des obstacles dans les négociations européennes et je ferai quelques observations visant justement à nuancer les tenants et aboutissants de cette présentation. D'une part, s'il existe bien au sein de l'Union européenne une alliance des onze États, 60 % des États membres sont dubitatifs voire opposés à cette orientation qui s'annonce durable pour notre pays.

D'autre part, le projet rapport est unilatéral en faveur de cette énergie et de ses dérivés, notamment à propos de l'hydrogène jaune issu de la filière nucléaire, mais aussi concernant la taxonomie verte. Selon votre rapport, la taxonomie qui fait en l'état l'énergie nucléaire une énergie de transition, doit évoluer. Pourtant, cette classification est elle-même un point d'équilibre des experts, ayant considéré les propositions insuffisantes pour garantir que les centrales nucléaires n'auraient pas effets négatifs sur l'environnement.

Évoquons d'ailleurs la question des déchets nucléaires. Vous indiquez que le rapport Euratom écrit post Fukushima, qui posait des interrogations sur la technologie nucléaire, doit être actualisé. J'aurais aimé que le rapport soit un peu plus prudent, et que la question des bénéfices et coûts soit abordée de façon plus nuancée. L'hypothèse de départ pose plusieurs questions méthodologiques, en raison de la durée d'une telle stratégie et des difficultés. Le rapport aurait pu formuler quelques suggestions pour faire avancer le débat dans les instances de l'Union. D'abord, la création d'une communauté d'experts européens sur le coût de la décarbonation et la prise en compte des effets et des coûts du nucléaire sur la biodiversité et la santé. Je pense aussi à la détermination consensuelle de ressources énergétiques durables, permettant de mieux articuler décarbonation et énergies réellement renouvelables. L'enjeu du traitement des filières énergies devrait être un élément de réflexion et d'évaluation pris en compte dans l'analyse et être débattu. Ma question est assez simple : pensez-vous que le scénario que vous soutenez, soit la seule voie possible et pensez-vous que le débat européen puisse se faire avec une alternative assise sur la réduction de la demande énergétique et le développement des énergies renouvelables au niveau national et européen et ce, dans le but d'atteindre la neutralité carbone au niveau européenne d'ici 2050 ?

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