Alors que nous sommes en pleine bataille contre la réforme des retraites qui pénalisera les femmes, je me réjouis de cet avis et je serais heureuse que notre commission l'adopte.
En ligne avec le projet proposé par le groupe La France insoumise le 24 novembre dernier qui a permis d'adopter la loi visant à constitutionnaliser l'IVG, et en ligne avec une proposition de loi que je dépose aujourd'hui contre les violences obstétricales et gynécologiques, ce texte va dans le sens du progrès humain.
L'IVG est un acte médical qui fait partie de la vie des femmes, son inscription parmi les droits fondamentaux est une rupture bienvenue dans la longue histoire du contrôle des corps des femmes, l'avortement renvoie la femme à sa libre appréciation personnelle et nul ne peut entraver ce choix. Il est donc de notre devoir que ce droit, comme celui à la contraception, puisse figurer dans le texte suprême européen. Mon groupe défend ce droit pour toutes et tous, partout et toujours. Nous défendons aussi la fin de la clause de conscience et du délit d'entrave, l'accès à une éducation sexuelle et l'harmonisation vers le haut des délais et des législations concernant l'avortement dans toute l'Union européenne.
Nous prenons acte des dangers qui pèsent sur ce droit fondamental, notamment les tentatives mortifères de l'extrême droite européenne d'interdire ce droit à l'émancipation, en Pologne ou à Malte où il est interdit, en Italie où la clause de conscience rend ineffectif le droit à l'IVG ou au Portugal où il a été déremboursé.
L'Europe doit faire du droit à l'avortement un droit fondamental au sein de sa charte partagée, mais cela ne suffira pas. La question de la santé des femmes est fondamentale, ainsi que celle de l'aspect machiste des systèmes de santé européens. Je reviens de Madrid où ce problème a pu être constaté lors d'un congrès féministe. C'est aussi une réalité en France où une véritable régression a lieu en la matière.