La signature de cet accord post-Cotonou est dans l'impasse, mais l'avis politique proposé offre une analyse qui peut être enrichie. Le blocage de la Hongrie peut être l'occasion pour l'Union de s'interroger sur la pertinence de cet accord. Les pays africains ont exprimé leur profonde insatisfaction face à l'approche globale européenne, qui peut être très défavorable aux petits pays et inadaptée aux marchés les moins avancés. Certains pays redoutent également que l'Union demande un accès illimité au marché africain et que les économies locales ne puissent ni se consolider ni se diversifier en dehors de la production de matières premières. D'autres craignent que l'Europe n'utilise ces négociations comme un cheval de Troie pour bénéficier des avantages de la zone de libre-échange continentale africaine. Il est ainsi nécessaire de questionner l'approche européenne et non de seulement critiquer les avancées chinoises, russes et turques : on ne peut se gargariser de libéralisme pour ensuite dénoncer la concurrence mondiale. La protection des fonds marins, les enjeux climatiques, l'accès aux terres-rares ne pourront être atteint qu'à la condition d'un transfert par l'Europe de technologies d'adaptation climatique et d'un partage de savoir-faire sans contrepartie exorbitante. C'est indispensable pour construire un partenariat égal et durable. Il faut ainsi des accords plus justes.