L'amendement vise à inclure les effets des écrans sur l'alimentation dans le champ de l'information et de l'éducation à l'alimentation dispensées dans les établissements d'enseignement scolaire. Dans son rapport de novembre 2020 sur l'inactivité physique et la sédentarité chez les jeunes, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a établi un lien entre sédentarité et temps d'exposition aux écrans. Or cette relation est trop peu évoquée dans les études françaises, contrairement à celle unissant l'obésité à la sédentarité, qui n'est contestée par personne.
L'Institut de Barcelone a montré que les enfants les plus exposés aux écrans à l'âge de 4 ans ont un risque accru de surpoids, d'obésité et de syndrome métabolique à 7 ans. C'est un cercle vicieux : l'enfant regarde trop les écrans, ce qui l'empêche de dormir et le manque de sommeil le conduit à prendre du poids sans même changer ses habitudes alimentaires. Manque de sommeil, d'activité, d'envie, de curiosité : la passivité devant l'écran l'emporte. Cela peut même conduire à un nouveau mode de vie car les écrans mènent au grignotage et que, souvent, l'enfant prend ses repas devant l'écran. Les signaux de satiété sont complètement brouillés. De tels comportements augmenteraient de 20 à 30 % la ration calorique.
Le lien entre l'obésité et les écrans doit faire l'objet d'une action de prévention spécifique dans les établissements, qui pourrait parfaitement s'inscrire dans le cadre du programme national relatif à la nutrition et à la santé, élaboré tous les cinq ans par le Gouvernement.