L'amendement vise à interdire l'usage des écrans dans les écoles maternelles. Le problème n'est pas tant l'écran en soi que son usage. Cela étant, le simple fait d'exposer un jeune enfant à un écran dans sa classe de façon aussi précoce risque de créer une accoutumance qu'il sera difficile de réduire par la suite. L'étude Elfe menée par l'Inserm et Santé publique France a montré que l'utilisation prolongée d'écrans par des enfants de 2 à 3 ans est associée à une augmentation du risque de troubles du sommeil, du comportement et de problème en matière d'apprentissages précoces. De nombreux professionnels insistent sur le fait que les écrans, qu'ils soient à visée récréative ou pédagogique, ne permettent pas à l'enfant d'intégrer et de comprendre pleinement les informations qui y apparaissent, même lorsque l'adulte est présent.
Or, il faut promouvoir l'égalité des chances dès la maternelle. Les classes populaires sont précisément davantage concernées que les autres par l'exposition excessive des enfants aux écrans. De la même façon que tous nos enfants doivent avoir accès à une nourriture de qualité à l'école, ils doivent bénéficier dès la maternelle d'activités riches et variées, qu'ils ne sont pas toujours en mesure de pratiquer avec leur famille. L'usage de l'écran, même à des fins pédagogiques, ne semble pas favoriser l'acquisition de compétences ni ne contribue à l'épanouissement des enfants. Soyons donc courageux : allons à contre-courant de nos habitudes d'adultes afin de ne pas nuire au développement serein de chaque enfant.