Par l'amendement AS17, nous proposons d'interdire l'utilisation de tablettes numériques dans les crèches et dans les écoles maternelles et élémentaires dans le cadre des interactions avec les enfants. La prévention des risques liés à la surexposition des jeunes enfants aux écrans doit également passer par une remise en question du tout-numérique à l'école.
Avant d'être députée, j'étais professeure de français et j'ai pu observer de près ces dérives. La pression était forte pour nous faire abandonner le tableau et le manuel en papier, qui est pourtant le seul livre que manipulent beaucoup d'élèves. On nous dit que le numérique est plus ludique, que cela nourrit l'envie d'apprendre des enfants, mais cet argument marketing du lobby du numérique est un leurre. Il est possible d'intéresser les élèves les plus en difficulté par bien d'autres moyens, tels que les travaux de groupe, l'élaboration d'un projet de classe, etc. L'essentiel est que les enfants trouvent du sens dans ce qu'ils font et qu'ils ne se sentent pas mis en échec sans échappatoire possible. S'il est nécessaire de travailler avec le numérique dans le secondaire, notamment pour apprendre le vocabulaire cinématographique, le traitement de texte ou sensibiliser les élèves aux dangers d'internet et des réseaux sociaux, cela doit toujours s'inscrire dans un projet pédagogique précis, qui relève de la libre appréciation de l'enseignant.
Les objets numériques envahissent le quotidien des enfants comme celui des adultes, dans la vie privée et publique. Nous estimons que les crèches, les écoles maternelles et les écoles élémentaires doivent être des lieux de développement de l'enfant, où celui-ci est protégé au maximum de la surexposition aux écrans. D'ailleurs, l'OMS recommande le moins d'écrans possible pour les enfants de moins de 5 ans et l'absence totale d'exposition pour ceux de moins de 2 ans.