On n'arrivera pas à changer le monde si l'on ne change pas ce qu'on met dans la tête des gens. Et si l'idéal de bonheur qui est promu suppose un rapport incessant aux écrans et que l'on possède toute la gamme de ceux-ci, nous véhiculons un modèle de société nocif pour nos enfants, pour la planète et pour le solde commercial. Sur ce plan, vous n'allez même pas jusqu'au milieu du gué : c'est à peine si vous trempez un orteil dans l'eau.
Nous voterons pour la proposition de loi, mais personne ici ne se fait d'illusion : elle n'éradiquera pas le mal endémique du rapport des enfants – et des adultes aussi – aux écrans. Il faudrait pour cela prendre des mesures plus contraignantes, touchant à notre modèle de société. On a dit tout à l'heure qu'il fallait que tous les acteurs puissent exprimer leur voix – mais il est plus facile de se faire entendre quand on possède des dizaines de milliards d'euros que quand on est l'association du coin ! Or le message publicitaire est un outil réservé à ceux qui peuvent utiliser des milliards d'euros pour imposer leur modèle de société et en tirer profit.