Quel est l'enjeu de cette proposition de loi ? Que la technologie ne s'impose pas dans la société sans que cela passe par le canal de la démocratie. En l'occurrence, la protection des enfants contre les écrans, le tout-numérique et l'informatique est nécessaire, mais il serait bon de songer aussi à une régulation de ces usages au travail.
Vous ouvrez une brèche mais il est évident que ce texte ne parviendra pas à lui seul à résoudre le problème posé par les trois heures passées quotidiennement par chaque enfant devant les écrans. À travers votre refus de prévoir des sanctions, on entend la crainte envers la réaction des industriels. Or il n'existe pas en France d'industriels dans ce secteur d'activité. Le déficit commercial de notre pays atteint cette année 164 milliards d'euros – c'est un record ; le déficit du secteur informatique, électronique, numérique représente à lui seul 21 milliards. Nous aurions donc tout intérêt à ce qu'il se vende dans notre pays un minimum de produits de ce type : 99 % des achats correspondent à une importation, donc à une dépendance. Nous ne devrions nourrir aucune crainte envers des industriels qui ne produisent pas sur le territoire français – et l'on n'assistera pas de sitôt à une relocalisation de la production.