L'amendement tend à insérer le mot « relationnel » aux alinéas 11 et 12 de l'article 1er. En effet, si nous pensons que l'ajout d'un message de prévention sur l'emballage ne sera pas la panacée qui permettra l'utilisation raisonnée du produit, il convient de ne pas omettre de mentionner les risques que font courir ces produits en matière de développement relationnel.
Ayant durant les deux années de crise sanitaire exprimé nos inquiétudes concernant l'éveil des jeunes enfants confrontés au port du masque par les adultes, nous les réitérons s'agissant de l'utilisation excessive des écrans. Si le masque a empêché les plus petits de saisir l'état émotionnel des adultes, les écrans les détournent de l'apprentissage de la communication humaine, qu'elle soit verbale ou non verbale. Or c'est entre 0 et 3 ans que cet apprentissage est le plus important. Dans une tribune publiée par le journal Le Monde le 31 mai 2017, des professionnels de la santé et de la petite enfance lançaient déjà une mise en garde contre le manque de stimulation et d'échanges humains. Ils expliquaient que lorsque les parents retirent pour une longue durée les écrans aux tout petits, des gestes relationnels fondamentaux réapparaissent : des regards adressés directement à l'individu, un temps d'attention prolongé, des sourires, de la curiosité, une envie de jouer. À l'inverse, lorsque l'utilisation d'écrans par l'enfant est trop prégnante et que les échanges humains sont trop rares, l'enfant ne répond plus aux sollicitations humaines, qui deviennent pour lui une source de stress.
Alors que la découverte du monde pour un enfant de 0 à 3 ans est déjà éprouvante émotionnellement, des troubles relationnels liés au numérique nuiraient tant à l'épanouissement de l'enfant qu'à ses capacités à appréhender l'autre. L'ajout de la mention des risques relationnels sur les emballages ne changera certes pas la face du monde, mais il permettra au moins de viser une certaine exhaustivité.