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Intervention de Chantal Jourdan

Réunion du mardi 7 mars 2023 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

La loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt a inscrit l'agroécologie dans l'article 1er du code rural. Elle fixe pour objectif à l'agriculture une triple performance économique, environnementale et sociale.

L'agroécologie est avant tout une démarche systémique, qui requiert des changements collectifs. La cohérence des décisions prises en la matière est primordiale. C'est pourquoi je voudrais aborder quelques sujets qui nous semblent poser des problèmes.

Le secteur du bio traverse une crise majeure. Le plan d'aide annoncé par Mme la Première ministre est tout simplement ridicule. Son enveloppe budgétaire représente seulement 166 euros par ferme ! Les producteurs bio en viennent à s'engager dans la déconversion, ce qui est une hérésie, vu que 40 % des jeunes qui souhaitent s'installer envisagent une agriculture bio. Pourtant, il existe des outils, comme l'objectif de 20 % de produits bio dans la restauration collective. Que comptez-vous faire pour que la loi Egalim soit appliquée ? Êtes-vous prêt à réviser les aides au secteur bio ?

Venant d'une terre d'élevage, l'Orne, je voudrais vous faire part de l'inquiétude des agriculteurs. Faute d'une rétribution suffisante, ils abandonnent le modèle traditionnel de polyculture. Les conséquences sont catastrophiques sur les paysages, la faune, la flore, la qualité des sols, l'eau et l'air. L'écosystème est menacé. Seriez-vous d'accord pour engager une politique associant culture et élevage qui favoriserait l'élevage extensif, le maintien des prairies et la reconquête des cultures locales riches en protéines ?

Vous estimez que nous sommes dans une impasse tant que nous ne disposons pas de produits de remplacement des produits phytosanitaires. Pourtant, il existe de nombreuses solutions écosystémiques : la culture bio, les techniques sans labour, etc. C'est si nous ne remettons pas en cause les pratiques agricoles productivistes que nous nous trouverons dans une impasse. Il faudrait flécher les crédits publics vers les outils de conversion aux pratiques vertueuses. Comment comptez-vous susciter cet indispensable changement culturel et productif ?

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