Chaque Française et chaque Français doit pouvoir manger correctement, sans pesticides, antibiotiques ni perturbateurs endocriniens dans son assiette.
En ce qui concerne les pesticides, c'est une catastrophe. On a du recul sur les effets du glyphosate, classé cancérogène probable par le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) et dont on retrouve des traces dans 99,8 % des échantillons d'urine prélevés sur les Français. Les plans Écophyto prévoyaient une diminution des pesticides de 50 %, mais la consommation de pesticides n'a pas baissé depuis 2008 ; elle a même augmenté. Le Monde a révélé en septembre dernier qu'en 2021, 12 millions de Françaises et Français ont bu une eau contaminée aux pesticides.
En fait, notre agriculture reste totalement dominée par un modèle destructeur – destructeur d'emplois, de vie, de biodiversité. Dans notre pays, 1 % des exploitations produisent deux tiers des porcs, des poulets et des œufs.
La loi Egalim prévoyait 20 % de bio dans les cantines au 1er janvier 2022 ; on n'en est même pas à 6 %. Vous avez annoncé la semaine dernière une aide d'urgence de 10 millions d'euros pour les fermes bio ; le chiffre paraît impressionnant, mais il ne revient qu'à 166 euros par ferme ; pour aider les filières bio, il faudrait au moins dix fois plus. Il y a un an, pour le porc conventionnel en élevage intensif, vous avez débloqué 270 millions d'euros !
Par ailleurs, absolument rien n'est entrepris pour réduire la production de viande et végétaliser les assiettes, alors que, selon l'Ademe (Agence de la transition écologique), il faut réduire la consommation de viande de 70 % pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Qu'avez-vous très concrètement prévu pour changer de modèle agricole, pour sortir de l'agriculture industrielle, intensive, productiviste, et pour diminuer fortement la part des élevages dans notre agriculture ?