L'une des nombreuses mesures du plan France 2030 est le programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) « Agroécologie et numérique ». Il prévoit 65 millions d'euros sur huit ans, soit 156 euros par exploitation – au dernier recensement, en 2020, on dénombrait plus de 400 000 exploitants. Pour mon groupe, c'est insuffisant eu égard aux ambitions affichées : « mobiliser le numérique pour accélérer la transition agroécologique, au bénéfice de tous les agriculteurs ». Comment peut-on penser sérieusement qu'un plan à 65 millions suffira à permettre une troisième révolution agricole ?
Au-delà du montant, nous souhaitons connaître les actions concrètes envisagées pour diffuser les innovations auprès des agriculteurs. Selon l'Insee, en 2019, plus de la moitié des chefs d'exploitation avaient plus de 50 ans. La transition agroécologique que le Gouvernement appelle de ses vœux ne pourra se faire sans une communication adaptée et, éventuellement, des actions de formation, elles aussi adaptées. Il s'agit d'inciter sans obliger.
Les agriculteurs doivent être associés très en amont aux programmes de recherche. La transmission doit être assurée par des organismes de formation ou par les chambres d'agriculture, dont le rôle est d'objectiver les innovations fondées sur des connaissances scientifiques et agronomiques nouvelles. Quelles mesures concrètes pour permettre cette diffusion ?
Les innovations ne doivent pas servir de prétexte aux entreprises de la filière et aux laboratoires pour rendre les agriculteurs dépendants de leurs solutions. Prévoyez-vous de faire entrer dans le domaine public les innovations issues de recherches financées par des fonds publics ?