Afin d'être éclairé dans son rôle, le législateur doit posséder les informations financières nécessaires pour orienter les choix qui engagent tout un pays sur des générations.
En 2017, EDF a évalué le coût du démantèlement de l'ensemble de son parc nucléaire à 75 milliards d'euros, un chiffre qui, selon une mission parlementaire et la Cour des comptes, est sous-estimé. L'entreprise a notamment oublié que la plupart des réacteurs devront être démantelés en même temps, ce qui suppose de multiplier le matériel et les équipes. Ont été également omis le coût de la remise en état des sols, le retraitement du combustible usagé ou le reclassement des employés licenciés.
La gestion et le stockage des déchets radioactifs atteignent également des prix exorbitants, régulièrement revus à la hausse. Le seul projet de centre industriel de stockage géologique (Cigéo) pourrait coûter entre 25 et 35 milliards d'euros. La transparence sur les coûts de gestion détaillés des déchets radioactifs, dont le stock ne cessera pas de croître avec les nouveaux projets de réacteurs, doit être améliorée. De même, les critères de valorisation des matières nucléaires dont la requalification aurait pour conséquence d'augmenter significativement ces coûts doivent être clarifiés par la loi. D'après la presse, les dizaines de milliards d'investissements nécessaires ne viendront ni du privé ni d'EDF. Nous laisserons sans doute les Français financer le drame à venir par leur livret A.
Un rapport sur la gestion des déchets radioactifs semble être la moindre des choses avant d'entamer la relance du nucléaire dans notre pays.