Même si le Gouvernement et les lobbyistes nucléaristes s'en défendent, ce projet est le premier étage d'un vaste programme de relance du nucléaire dans notre pays, qui est déjà le plus nucléarisé du monde. Or il va à l'encontre du sens de l'histoire et de tout ce qui se fait ailleurs.
Contrairement à ce que l'on nous dit, il comporte bien un objectif chiffré, puisqu'il prévoit de faire sauter le plafond de 50 % de part de nucléaire dans la production d'électricité.
Par ailleurs, toutes les dispositions nouvelles relèvent du moins-disant en matière de sûreté, de démocratie ou de respect des populations.
Même si nous avons conscience que vous ne reculerez devant rien pour imposer le projet nucléariste présidentiel en dépit du bon sens, même si nous savons que notre travail, ici, est parfois un peu vain, très formel, nous nous disons qu'il y aurait peut-être des limites et nous espérons qu'il pourrait se passer quelque chose, en l'occurrence à cet article 10.
Jusqu'à présent, une centrale à l'arrêt depuis deux ans ne pouvait pas être relancée. Or l'article 10 prévoit la fin de l'automaticité de la fermeture définitive d'une centrale qui serait dans cette situation et qu'un décret en Conseil d'État serait nécessaire pour l'acter. L'idée est donc bien de pouvoir relancer la centrale de Fessenheim, dans un premier temps, puis d'autres centrales, ce à quoi nous nous opposons.
Une centrale nucléaire, ce n'est ni une voiture, ni une tondeuse à gazon. Ce sont des infrastructures très dangereuses et il n'est pas possible de jouer avec leur durée de vie.
Comme vous prévoyez de lancer la construction de nouveaux EPR, vous faites preuve d'inconscience en prenant le risque de relancer de « vieilles retraitées » quand nous devrions, au contraire, nous diriger vers un mix 100 % énergies renouvelables.