Lors de leur audition, les deux représentants de l'Association nationale des comités et commissions locales d'information (Anccli) se sont montrés plus que méfiants vis-à-vis de la fusion. Ils ont notamment fait valoir qu'aucun rapport n'a relevé de déficience du système dual. Si l'on veut démanteler ce système, il faudra expliquer ce qui ne fonctionne pas et qui justifie de le changer.
Ces organisations ont eu douze jours pour rendre leur avis sur un projet de fusion qui remet en cause plus de quinze ans d'existence et d'exercice. Parmi les 1 800 salariés que compte l'IRSN, près d'un millier s'est réuni en assemblée générale du personnel et 700 se sont mis en grève et ont manifesté. Ils sont inquiets pas seulement pour leur statut et leurs conditions de travail, mais aussi pour la sûreté et la sécurité nucléaires, du fait du saucissonnage de la recherche et de l'expertise – certains se disent prêts à partir si cela arrive – ainsi que de la fusion de l'expertise et du contrôle. Plus fondamentalement, ils sont inquiets du changement de doctrine sur la sûreté et la sécurité nucléaires, et l'analyse du risque. De la doctrine déterministe en vigueur, on évoluerait vers une analyse probabiliste, comme aux États-Unis où un organisme fusionné est en place.
C'est pourquoi nous soutenons les amendements.