En observant les publicités de ces plateformes, nous constatons une évolution. Au départ, ces publicités mettaient en avant leurs livreurs, avec des étudiants et des personnes dynamiques. Par la suite, les livreurs ont progressivement été rendus moins visibles. Les conditions de travail se sont dégradées et les profils ne sont plus les mêmes qu'auparavant.
Les trois quarts des livreurs que je reçois à la Maison des coursiers sont sans-papiers, avec énormément de primo-arrivants en France. Un nouveau public apparaît également, avec des grands précaires (personnes au RSA ou au chômage de très longue durée). Ces personnes créent des auto-entreprises, ce qui engendre des frais, et se retrouvent en attente pour travailler sur les plateformes, avec une pression accrue sur les livreurs et une concurrence forte avec une « réserve de travailleurs » importante, notamment chez Uber Eats et Deliveroo.