Ce site présente les travaux des députés de la précédente législature.
NosDéputés.fr reviendra d'ici quelques mois avec une nouvelle version pour les députés élus en 2024.

Intervention de Ludovic Rioux

Réunion du jeudi 2 mars 2023 à 9h00
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Ludovic Rioux, secrétaire général de CGT Livreurs :

Je fais partie de la Fédération CGT des transports. Je suis membre de la commission exécutive de la Fédération, dans laquelle je coordonne l'activité des syndicats CGT implantés dans les plateformes et entreprises de livraison en France.

Nous sommes présents dans des entreprises qui recourent au statut d'indépendant comme Uber et Deliveroo par exemple, que ce soit par le biais de l'Arpe ou l'existence de sections syndicales et de syndiqués dans les sociétés. Nous sommes également présents dans des entreprises comme Frichti et Stuart, et dans d'autres entreprises qui salarient, que ce soient des entreprises de messagerie qui emploient des salariés avec un système de site logistique ou des entreprises de livraison en course à course ou du quick commerce.

Je suis livreur depuis quatre ans et demi, salarié pour le moment mais en procédure de licenciement économique de l'entreprise Just-Eat. Je suis également salarié de l'entreprise de livraison Urb-It. Ces deux temps partiels me permettent ainsi d'avoir un temps plein.

Sur l'évolution des plateformes de livraison, il est important de voir les conséquences des décisions prises par les plateformes sur les conditions de travail pour comprendre la situation dans laquelle on se retrouve.

En 2017, il existait une certaine forme de rémunération minimale au sein de Deliveroo par exemple. Ce système permettait de s'assurer d'une forme minime de rémunération en l'absence de commandes suffisantes. À compter de 2017, les garanties horaires ont disparu, hormis sur certains créneaux, notamment ceux liés à des conditions météorologiques compliquées. La disparition de cette garantie a permis aux plateformes de jouer uniquement sur une tarification à la tâche qui n'a fait que baisser.

En 2020, une nouvelle évolution de la tarification a eu lieu, avec la disparition des plannings qui permettaient de s'assurer de la répartition des commandes pour les livreurs qui travaillaient au même moment. Cela a souligné également une des limites de cette forme de rémunération qui mettait en concurrence les travailleurs entre eux. Les plannings ont disparu juste avant le confinement. La raison de la disparition des plannings n'était pas seulement pour accroître la mise en concurrence des travailleurs entre eux mais aussi d'éviter le risque de requalification de la relation de travail comme salarié car les plannings pouvaient être considérés comme l'un des indices participant au faisceau d'indices du lien de subordination.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.