Une augmentation de la consommation d'électricité importante et soutenue a été constatée au niveau français, même si elle ne me semble pas exponentielle à la lecture des chiffres. Cependant, à la fin des années 1990, notre consommation finale d'électricité était plus que couverte par notre production d'électricité d'origines nucléaire et hydraulique, car nous exportions de l'électricité. Quel était alors l'intérêt pour la France de disposer d'un marché européen ?
Vous avez pris l'exemple du marché unique ou du marché intérieur de manière générale. Il existe visiblement des arguments économiques valables du point de vue du marché unique, comme l'expose la théorie du commerce international. Cependant, nous parlons d'un marché monoproduit et vis-à-vis duquel notre pays présentait un avantage compétitif très important par rapport aux autres pays. Cet avantage était d'ailleurs à la fois compétitif du point de vue économique et écologique. Je comprends donc quel est l'intérêt des échanges plus fréquents pour des Slovaques, des Slovènes ou des Allemands. En revanche, nous ne connaissions pas de problèmes de sécurité d'approvisionnement électrique, de carbonation du mix ou de compétitivité économique : par conséquent, je ne comprends pas ce qui présentait, du point de vue des dirigeants, un avantage. Les responsables politiques que nous avons interrogés ont même expliqué qu'ils étaient entrés dans le marché intérieur à reculons. En conclusion, je comprends le raisonnement du point de vue d'un autre Européen, mais pas d'un Français.