S'agissant des SMR, terme qui pourrait aussi s'appliquer à des « séries de moyens réacteurs », nous sommes dans une phase plus préliminaire que dans le cadre d'un projet de réacteur de grande puissance dérivé de l'EPR. L'enjeu pour nous est la structuration d'un programme Nuward dans les mois qui viennent et un développement en très peu d'années pour faire en sorte de le commercialiser en France, mais également à l'international, car nous croyons au potentiel de marché, tout au début de la prochaine décennie.
Nous avons effectué un choix qui donnera lieu à une revue technique détaillée dans les semaines qui viennent ; nous avons décidé de partir de la technologie de réacteurs à eau pressurisée qui est bien maîtrisée, et de concevoir ce réacteur Nuward avec une logique de paires de petits réacteurs qui facilite la montée en cadence industrielle. En outre, sa compacité relative est souhaitée par un certain nombre de clients. Nous aurons dans les semaines qui viennent une revue technique approfondie de l'ensemble des composants de ce réacteur.
Nous en sommes au stade de la définition préliminaire avant d'entrer dans une définition plus précise dans les mois qui suivent. Nous sommes justement partis de technologies existantes pour aller le plus vite possible. C'est exactement ce qui est attendu par l'ensemble de nos contacts commerciaux que nous avons d'ores et déjà, notamment à l'international, sur ce type de réacteurs.
Depuis deux ou trois ans, de nombreux pays qui n'étaient pas dans le nucléaire réalisent qu'il s'agit de la seule technologie disponible qui permet la décarbonation en tout temps et qui ne dépend pas de l'intermittence. Certains d'entre eux iront directement sur des réacteurs de forte puissance, mais d'autres pays sont intéressés par une entrée dans le nucléaire sous la forme de réacteurs de moyenne puissance. C'est précisément l'objectif de ces réacteurs, qui sont adaptés à des usages multiples de la chaleur et de l'électricité, correspondant aux besoins de différents pays, notamment pour des sites industriels.
Nous pouvons développer d'autres technologies basées sur d'autres processus nucléaires dans le futur, mais elles ne possèdent pas la même maturité technique aujourd'hui. Si nous faisions le pari d'un développement à sels fondus ou à neutrons rapides, nous devrions nécessairement viser un horizon de temps beaucoup plus long. Nous ne nous en désintéressons pas, mais ces technologies requièrent davantage d'efforts de R&D et nous allons continuer, avec nos partenaires du CEA, à travailler sur la qualification de ces procédés nucléaires dans leurs principes mêmes, avant potentiellement un jour de se lancer dans le développement d'un réacteur.