Ma prise de poste est trop récente pour exprimer une quelconque qualification. En revanche, les pays européens ont décidé il y a plus de vingt ans de créer un marché de l'électricité unique avec un certain nombre de règles qui ont été adoptées par tous les pays, y compris la France. L'Union européenne est là pour faire appliquer ces règles et contribuer à leur évolution.
Par ailleurs, il convient de rappeler que la France est le seul pays de l'Union à avoir fait un pari stratégique il y a cinquante ans : pour réduire sa dépendance aux imports d'origine carbonée, elle a développé une filière industrielle nucléaire qui permet une production électrique autonome, décarbonée et compétitive.
Il est vrai qu'une différence de vision s'exprime de longue date, comme l'ont expliqué mes prédécesseurs. Nous souhaitons un marché de l'électricité qui permette l'échange d'électricité à court terme, mais nous voulons également que le choix stratégique de notre pays en matière de mix énergétique continue de bénéficier à nos concitoyens. Il faut trouver un chemin qui concilie ces deux objectifs.
Cette conciliation a pris la forme de l'ARENH, qui garantit un accès au prix de l'électricité nucléaire aux consommateurs et a permis à la France et l'Europe de résoudre leurs intérêts parfois divergents : avoir un seul marché européen tout en protégeant le marché français ou garantir au marché français la compétitivité acquise au travers d'un investissement de très long terme dans le parc nucléaire.
Il convient de trouver une autre manière de résorber cet écart de vision pour continuer de garantir la compétitivité future de l'énergie produite en France et s'inscrire dans un marché européen qui bénéficie à l'Europe et à la France. En effet, si le marché européen n'avait pas été aussi fluide cet hiver, la France aurait rencontré davantage de difficultés.