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Intervention de Karine Herviou

Réunion du jeudi 16 février 2023 à 15h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

Karine Herviou, directrice générale adjointe en charge de la sûreté nucléaire :

Il existe plusieurs types de recherche : la recherche anticipative qu'effectuent la plupart des acteurs notamment les exploitants. Elle vise à accroître les connaissances afin de développer des codes de calcul permettant de modéliser les phénomènes physiques. Ces codes seront ensuite utilisés pour mener des études, soit pour démontrer la sûreté du côté des exploitants, soit pour vérifier les affirmations de l'exploitant du côté de l'IRSN. C'est la chaîne logique traditionnelle : recherche expérimentale, modélisation, développement de logiciel de calcul, études et expertise. Cette recherche est effectuée en propre ou en collaboration avec des partenaires industriels français ou internationaux, parfois avec des organismes hors du champ de la sûreté nucléaire qui sont parfois moins structurés.

L'IRSN fait aussi de la recherche que nous appelons réactive. L'expertise identifie un besoin de positionnement sur des sujets très pointus, des questions sur lesquelles il est très difficile de se prononcer sans disposer de moyens de recherche propres. Pour lever des doutes sur la démonstration des exploitants, il est indispensable d'avoir les moyens de comprendre les difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés. C'est la recherche réactive que le HCERES a jugée performante. Face à des phénomènes – inondation, séisme, canicule – qui évoluent rapidement à cause du réchauffement climatique, la connaissance de l'état de l'art est essentielle pour se positionner et anticiper.

Je vous donne un exemple : l'enceinte de confinement comporte un tampon d'accès qui permet d'y faire entrer du gros matériel. En cas d'accident grave – une fusion du cœur du réacteur –, l'étanchéité des joints du tampon est fondamentale pour assurer la limitation des rejets radioactifs dans l'environnement. L'IRSN a mené des recherches pour comprendre le comportement des joints sous l'effet de l'irradiation, de la pression et de la température qui n'avait pas été présenté dans le dossier de l'exploitant. Elles ont mis en évidence la difficulté à maintenir dans le temps l'étanchéité des joints.

Le dialogue entre chercheurs et experts permet aux seconds de s'approprier les travaux de recherche et aux premiers d'adapter leurs programmes de recherche. La richesse des compétences et l'innovation mises au service de la recherche permettent à l'Institut de se positionner sur les sujets compliqués de la sûreté nucléaire.

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