J'ai dit « vous » ? Au temps pour moi.
On a construit tous ces réacteurs en dix ans. On sait qu'ils vont atteindre leur date limite d'exploitation à peu près tous en même temps. Est-il responsable de laisser cette date approcher en les utilisant le plus possible jusqu'à leur fin de vie, sans se demander par précaution si l'on pourra arrêter cinquante réacteurs en dix ans ? C'est une hypothèse qui a été étudiée par ceux qui s'intéressent au sujet et qui a été baptisée « effet falaise ». Je pense qu'il n'est absolument pas raisonnable de ne pas anticiper. De plus, cela ne permet de se prémunir contre aucun risque – y compris celui d'une anomalie générique, dont on a vu qu'il existait bien.
Il était donc important de prévoir une trajectoire douce de fermeture des réacteurs. D'une part, pour préparer les territoires dans lesquels ils ne seraient pas remplacés. D'autre part, pour garantir l'approvisionnement en cas d'éventuels problèmes sur certains réacteurs, grâce à la montée en charge des énergies renouvelables.
Tel était l'objet de la PPE, qui était une planification de précaution, d'anticipation et de responsabilité. Il est dommage qu'en n'ayant pas voulu la respecter, on se soit retrouvé dans une impasse qui a conduit à devoir tout modifier et à revoir les objectifs.