Bien sûr, je l'ai fait.
Vous dites qu'il ne s'agissait pas forcément de fermer des réacteurs. Nous sommes entre gens raisonnables et nous savons que tous les réacteurs actuels vont être fermés. La question est de savoir quand – et, pour parler de manière crue, si l'on attend qu'ils tombent en panne ou bien si l'on anticipe afin d'éviter de graves crises d'approvisionnement en électricité pour la France.
Lorsqu'on a prévu une trajectoire de baisse de la part du nucléaire, la première raison était de diversifier le mix électrique. Tout le monde a désormais compris à quel point il est dangereux de dépendre d'une seule source d'énergie pour s'approvisionner en électricité, quelle qu'elle soit. Lorsqu'une source d'énergie vient à manquer, il faut pouvoir compter sur une source complémentaire. La situation que nous avons connue l'hiver dernier est de ce point de vue révélatrice.
Deuxième raison : on a construit le parc de réacteurs en dix ans environ. De mémoire, cinquante-trois réacteurs ont été raccordés au réseau entre 1979 et 1992. Vous voudrez bien excuser mon imprécision si je me trompe d'une ou deux unités – je connais un certain nombre de mes « amis » qui vont dire que je raconte n'importe quoi puisque je me trompe sur le nombre de réacteurs.