Vous avez raison, je me suis éloignée de votre question.
Nous avons toujours eu un problème de souveraineté énergétique, puisque nous n'avons jamais pu produire en France 100 % de l'énergie que nous consommons – sauf peut-être si l'on remonte à l'époque où l'on se chauffait au charbon. Nous avons aussi extrait du gaz à Lacq, mais malheureusement nous n'en avons plus. De manière générale, nous sommes contraints d'importer toutes les énergies fossiles que nous utilisons.
Nous ne sommes pas non plus souverains en matière de production d'électricité, puisque nous devons importer un certain nombre de matériaux et de composants pour produire des énergies renouvelables. Il en est de même pour l'énergie nucléaire, puisque nous devons nous approvisionner en uranium à l'étranger.
À ma connaissance, nous ne sommes complètement souverains dans aucun domaine en matière de production d'énergie, sauf peut-être de manière marginale.
Les différentes crises qui ont eu lieu lors du précédent quinquennat – notamment celle de la covid – ont mis en lumière la nécessité de reconquérir une forme de souveraineté. Le Gouvernement a donc confié une mission à Philippe Varin, qui a rendu un rapport très intéressant proposant de mieux structurer nos approvisionnements et de les diversifier. Ce rapport a par exemple insisté sur le lithium, pour lequel nous sommes très dépendants de l'Asie. Il propose de créer un observatoire des métaux critiques et de lancer des appels à projets, dont le premier porte justement sur ces métaux.
Il faut aussi essayer de s'approvisionner chez nous. L'exemple du lithium a un peu défrayé la chronique quand j'ai annoncé qu'il fallait en extraire en France si nous voulions produire des batteries. La loi « climat et résilience » a réformé le code minier, afin de le rendre le plus vertueux possible du point de vue environnemental – même si une mine reste une mine, on peut faire mieux que d'autres. Cela vaut aussi pour d'autres matériaux. Si on ne les extrait pas en France, cela sera fait ailleurs et de manière beaucoup moins regardante pour l'environnement et les conditions de travail.