Madame la ministre, vous nous avez indiqué que le monde carcéral idéal n'existe pas. Malgré tout, je m'interroge. Comment a-t-il été possible que ces deux profils se retrouvent, à trop long terme, ensemble ? D'un côté, il y a un homme, M. Colonna, qui purge sa peine et fait des demandes répétées pour l'exécuter en Corse et avoir un accès facilité à ses proches, ce qui est compréhensible. De l'autre, il y a un type, Franck Elong Abé – je passerai sur son absence de titre de séjour en France –, condamné pour association de malfaiteurs terroriste, qui a passé un an et demi en prison en Afghanistan pour son engagement auprès des talibans et qui a été convaincu de la commission de vingt-neuf faits contre ses codétenus. J'aimerais avoir votre avis de femme de droit. Comment ces deux hommes ont-ils pu être détenus ensemble, et comment un temps aussi long a-t-il pu s'écouler au moment de l'agression – au-delà des questions relatives aux caméras, aux personnels, à l'ergonomie pénitentiaire ? Comment, à un moment, l'administration pénitentiaire a-t-elle pu se dire que ces deux hommes – dont l'un, M. Colonna, vis-à-vis duquel la République était attentive – pouvaient être physiquement en contact l'un avec l'autre ?