Il existe effectivement une continuité dans la transmission des informations. C'est, me semble-t-il, l'intérêt de la communication entre ces services de renseignement. À quoi cela servirait-t-il si chacun restait dans sa tour d'ivoire ? Dans la mesure où l'on cherche à lutter contre les atteintes à l'ordre public, les trois services de renseignement collaborent.
Je souhaiterais souligner que le monde carcéral est à la fois très humain et très social. Au regard de la double mission de la prison évoquée plus tôt – protéger la société et réinsérer les détenus –, je suis frappée par les besoins humains et matériels de l'administration pénitentiaire. Le cas de l'assassinat d'Yvan Colonna est particulièrement marquant à ce sujet. Toutes les constructions théoriques que nous établissons et tous les régimes que nous pouvons inventer n'ont de sens que si nous sommes en mesure d'en assurer l'application avec des formations, du matériel, des moyens. Les moyens existent, mais sont-ils suffisants ? C'est la vraie question. L'affaire Colonna est à la fois douloureuse et très emblématique à cet égard.