Normalement, M. Colonna et M. Elong Abé n'auraient jamais dû se retrouver ensemble ce jour-là : si on avait appliqué les textes et le droit, si la machine judiciaire et pénitentiaire avait fonctionné normalement, l'un aurait dû être en QER et l'autre en CNE ou à Borgo. Mais la directrice a refusé à quatre reprises d'envoyer M. Elong Abé en QER.
Par ailleurs, pourquoi un gardien de prison a-t-il ouvert la salle où se trouvait Yvan Colonna, sachant que celui-ci devait partir un quart d'heure plus tard pour rencontrer le nouveau directeur ? Le gardien aurait pu dire à M. Elong Abé de patienter 15 minutes avant d'aller nettoyer la salle. Mais il a ouvert et s'est ensuite absenté, pendant vingt minutes. J'attends de cette commission d'enquête – même si ce n'est pas tout à fait son rôle –, mais surtout de la justice qu'elle nous donne les réponses, que l'on sache comment tout cela est arrivé.
Cette affaire est terrible. De 1998 à 2022, cette période de 25 ans est terrible. Ce dossier nous touche au plus profond car nous en avons été, avec beaucoup humilité, des acteurs.