Il y a deux cas de figure. Un détenu à forts troubles psychiatriques le prendrait pour du harcèlement et sauterait sur l'agent. Les autres se sentiraient épiés, cette surveillance s'ajouterant à la privation de liberté et à la présence de caméras. Les détenus se plaindraient de cette perte supplémentaire de liberté et nous irions au-devant de gros problèmes si nous passions notre temps à les observer en permanence derrière une porte. Qui l'accepterait en plus d'être en prison, sous l'œil des caméras ? Par ailleurs, nous n'en avons pas les moyens. Il est impossible d'affecter un surveillant à chaque détenu. Dans les maisons d'arrêt, on compte parfois un surveillant pour 100 à 150 détenus. Le taux d'occupation atteint parfois 175 % comme à Avignon. Ce mois-ci un détenu s'est retrouvé en état de mort cérébrale, six mois après un incident mortel survenu dans ce même établissement. Deux meurtres en six mois, un manque d'effectifs chronique, une surpopulation carcérale qui crève les plafonds : c'est la triste réalité. Il est impossible de mettre un surveillant derrière chaque détenu ; et si c'était le cas, on s'exposerait à des conflits quotidiens, davantage encore qu'à l'heure actuelle.